Pour le Jour du souvenir
* Je l’ai longtemps aimé en Hébreu
Elle est celle qui écrit des vers de non-dits
Comme des songes flétris sur ses scories de vie
Des bribes de papiers d’émotions retournées
Qui sont flore de brasier sur l’usnée des planchers
Elle est celle qui soupèse ses soucis et leurs fruits
Tête baissée dans les transes de ses pensées meurtries
Harnachée du souvenir de sa douce moitié
Disloquée par le front des conflits armés
Demain je partirai
Car je suis lasse de lire des bulletins de chagrins
Tant d’épopées ailées ont sombrées en mon sein
Comme des papillons de nuit fanés dans le vin
Des brumes pourprées des bombes de la fin
© Isabelle Crépeau, 2014